Les étapes du deuil jalonnent le difficile processus de reconstruction des personnes ayant vécu la perte d’un proche. Période de tristesse, de souffrance et de colère, le travail de deuil est à la fois inévitable et nécessaire…
Engager un travail de deuil
Le deuil engendré par la perte d’un proche est un sentiment de tristesse, voire de souffrance et de détresse. Il s’agit à la fois d’un état et d’un processus, à la fois psychologique, physique et social : le deuil est le signe d’un travail profond, en partie inconscient, de guérison et de résilience.
Le travail de deuil est un processus inévitable, une souffrance à traverser, nécessaire à tout individu pour se reconstruire. Notre rapport à la mort a malheureusement changé dans nos sociétés modernes. De même que nous prenons soin d’occulter ce sujet, le travail de deuil peut être considéré comme une faiblesse, une défaillance, et être enfoui ou ignoré.
Or, vivre son deuil et y consacrer le temps nécessaire permet de surmonter le traumatisme lié au décès d’un proche. Ce processus nécessite de la compréhension envers soi-même ou envers la personne endeuillée : le travail de deuil est personnel à chacun, il dépend de son propre vécu, de sa sensibilité, de sa relation au défunt…
Les différentes phases du deuil
Différentes étapes du deuil ont été identifiées, bien qu’elles puissent se chevaucher, être vécues plusieurs fois par une personne endeuillée ou ignorées par elle… Ces étapes, qui dérivent d’un modèle élaboré par la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross, varient d’une source à l’autre. Le travail de deuil emprunte néanmoins souvent la même voie :
Déni :
La personne refuse simplement de croire en la perte d’un proche et nie la réalité. Ce mécanisme de défense peut s’accompagner d’une sidération, d’un état de choc et d’une absence apparente d’émotions.
Anéantissement :
Ayant pris conscience de la perte et confrontée à l’absence du proche disparu, la personne est submergée par la douleur et le chagrin. La décharge émotionnelle peut être incontrôlable (crises de larmes, cris…).
Révolte et colère :
La personne éprouve un sentiment d’injustice et se révolte face au décès d’un proche. Elle est susceptible de dévier l’objet de sa colère : recherche d’un responsable, rejet de la faute sur quelqu’un, agressivité…
Culpabilité :
Il s’agit d’une période de questionnement au cours de laquelle la personne endeuillée éprouve de la culpabilité : sentiment de ne pas avoir été à la hauteur, remords ou regrets liés à sa relation avec la personne disparue…
Dépression :
La personne endeuillée est abattue par la tristesse et le chagrin. Cette étape, qui peut s’avérer particulièrement longue, est très délicate : elle peut entraîner troubles du sommeil, perte d’appétit, recherche d’un exutoire (alcool, médicaments…), etc. Acceptation : la personne endeuillée comprend et accepte la réalité de la perte. Elle se reconstruit selon le travail de deuil effectué, reprend et restructure sa vie en fonction de la perte qu’elle a vécue. L’acceptation et la reconstruction ne signifient ni l’oubli du défunt, ni un retour de la personne endeuillée à son état antérieur…